Diagnostic or not diagnostic ??? that is the question !

Salut,

Doit-on demander au psy de poser un nom sur la souffrance ?

Je remarque que souvent les personnes qui ont consulté, se disent Borderline, PMD, ....le diagnotic a été posé par qui, eux ou le psy ?

Y a t-il un nom à la problèmatique ?

Pitch

Le sujet n'inspire pas trop

Les psychanalystes ne posent jamais de pronostics...et ne collent jamais d'étiquettes sur une pathologie...
Ils fonctionnent différement Pitch!

Amitiés

Sigmund

ça devient aussi une mode chez les médecins généralistes, tu sors sans savoir ce que tu as !
Mais eux sont pas psychologues, dommaaage, et encore moins psychanalystes.
On voit sans arrêt dans les émissions de TV à caractère psycho, "je suis ceci, je suis cela," on a bien dû poser un nom sur leur problèmatique à ceux là, ou ils ont trouvé ça tout seul !
Si j'ai l'air d'insister, c'est parce qu'après une psychothérapie, à moi on m'a rien dit. Je précise il était psychologue clinicien.

Trop atteinte sans doute,
il a pas voulu me faire peur

Bon maintenant que je vois un psychanalyste, c'est vrai Sig, y a une différence. Mais je pense que la différence vient aussi de la personne que l'on a en face de soi.

Pitch

Bonjour Pitchoune,

Je travaille avec des ados qui ont des diagnostics. Certains en ont 5 ou 6...mais ça change quoi ? Absolument rien.

Chacun est unique, chaque histoire est unique et il est bien plus utile de savoir leurs prénoms, leurs intérêts, leurs talents, leurs rêves, leurs cauchemars, leurs espoirs, leurs déchirures, leurs fantasmes, leurs désirs. Bref tout ce qui fait d'eux des êtres humains.

Le diagnostic met un mot sur un questionnement. Mais la question demeure ( et les diagnostics aussi...) À mon sens la plus importante "question" est la suivante : comment puis-je être confortable ici et maintenant ? Où se trouve mon bonheur ? Comment puis-je y participer ?

Le reste est plus ou moins important, non ?

Amitiés, Zoé

Bonsoir Zoé
Oui et Non, ça peut rassurer aussi.
Imaginons que dans une famille il y ai eu des personnes avec troubles psychiatriques. Les descendants le sachant s'ils ont a leurs tours quelques "problèmes psychologiques" peuvent être amenés à se poser la question "et si j'étais comme l'oncle machin, ou la tante truc, ou la mère X, ou le père Y, etc....)

En mettant un nom sur des problèmatiques (ou pathologies??) le patient peut se sentir plus ou moins rassuré si ce n'est en rien la maladie de feu l'ancêtre !?

Si par les rumeurs familliales, un gosse à toujours entendu que untel était PMD et qu'en plus on y rajoute "ho comme le gosse lui ressemble" mais que ce gosse ne ressemble que physiquement à cet untel ; il peut s'imaginer lui ressembler par son comportement. Qui si celui-ci est plus ou moins étrange et non compris de l'individu lui même, ça peut être sujet à questionnement. D'ou une analyse de l'individu grandissant qui cherche des réponses à savoir "suis-je comme untel ?"

Bonne nuit

Pitch

Bonsoir Pitchoune,

Je crois effectivement que parfois, cela peut être utile de mettre un nom sur certaines pathologies, surtout lorsqu'il y a dérèglement sur le plan bio-chimique et qu'il est nécessaire de médicamenter la personne.

C'est vrai qu'il peut être rassurant de savoir qu'un comportement X fait référence à une particularité et appartient à un ensemble Y, qu'il y a d'autres personnes présentant cette particularité. Mais est-ce toujours nécessaire ? Parfois oui, c'est du cas par cas.

Le danger à mon avis est de se limiter et voir le diagnostic comme un "verdict", de scléroser l'être sans lui permettre d'explorer toutes les possibilités de son libre-arbitre. La psychanalyse et sa pensée offre justement une "ouverture" intéressante à cet égard. En tout cas, elle ouvre des horizons particulièrement fascinants permettant au gosse de croire que ce n'est pas parce que son oncle Arthur était PMD et a vécu sa vie de telle ou telle manière qu'il faille obligatoirement qu'il ait la même destinée.

Bonne nuit ou bon matin, Zoé

Bonsoir zoé,
Mais alors est-ce au psy de nommer ce diagnostic ou au patient de demander de le faire ?

bonne nuit

Bonjour Pitchoune,

Pourquoi pas un travail d'équipe ? En fait, ils n'ont rien de bien mystérieux ces diagnostics, d'autant plus qu'on peut relativiser leur portée. Indépendamment du diagnostic, l'être humain demeure, avec tout ce qu'il possède de créativité.

Un ami avait eu le verdict de son médecin que jamais il ne marcherait de nouveau. Il marche.

Les parents d'un enfant autiste s'étaient dire que leur enfant était déficient et que jamais il n'aurait accès au langage. Aujourd'hui, les tests présentent des résultats légèrement au dessus de la moyenne sur le plan non-verbal et il a commencé à parler.

O peut lire un livre de recette et cuisiner quelques plats en suivant la recette à la lettre mais c'est drôlement plus sympa de cuisiner le livre fermé...après un certain temps...

Bonne journée et du plaisir surtout, c'est lui le meilleur guide pour nous conduire vers "soi" avec ou sans diagnostic...

A+ Zoé

Bonjour Zoé,

Je suis pour le travail d'équipe.

Pour ton ami qui ne marchait pas, puis l'enfant autiste, je me demandais si du faite qu'ils avaient un diagnostic plutôt négatif, n'ont-ils pas voulu relever un défit ?!

C'est pour cela que je me dis n'est ce pas parfois mieux de poser "une étiquette" (même si ça n'en ai pas une), mais au moins on sait où l'on va et avec qui ou quoi se battre !

Mais cela comme tu le dis c'est au cas par cas. Et dans ce cas pourquoi ne pas demander ce que le patient souhaiterais ou pas ?

Je me souviens dans un service de l'enfance où je travaillais on refusait justement de mettre "une étiquette" sur un enfant qui presentait des troubles (d'après moi et une amie psy) psychotique-autisme, bref on ne voulait rien entendre.

Mais après coup n'était-il pas nécessaire de le diagnostiquer ainsi pour enfin mettre a sa disposition tous les "soins" qui pouvaient le faire évoluer dans sa problèmatique plutôt qu'ignorer et dans le coup l'enfermer dans son futur handicap !?

Je pense que mettre des oeillères ne fait pas avancer,.............. d'ailleurs l'analyse n'est-elle pas faite pour qu'on ouvre les yeux et de connaitre son vrai soi !

Bonne journée de même Zoé
Pitch

re

Pour la cuisine........ moi je cuisine à l'odorat souvent ou à l'oeil, mais pour certaines recettes il est nécessaire d'ouvrir le livre.
C'est peut-être plus amusant de le faire sans le livre (moi je prèfère) mais quand on ne sait pas du tout cuisiner il faut un guide, c'est comme cela qu'on apprend de nouvelles recettes, et on est fière si elle est réussie (surtout nos papilles )


Pour l'enfant dont je te parle plus haut. Je l'ai considéré comme n'importe quel enfant, sans handicap, tout en sachant quelles étaient ces difficultés, et il a bien évoluer.
Cet enfant on avait dit qu'il ne marcherait jamais justement, et il a marché.
Je crois qu'entendre que d'autres gens ne croient pas en soi peut permettre de faire chez certains un déclic, avoir la niac.

On va peut-être me dire qu'un enfant autiste ne peut faire cela, mais qui peut l'affirmer ???
Il est dans son monde, ne perçoit-il pas se qu'il veut bien, prendre ce qu'il y a à prendre et laisser ce qui n'est pas essentiel !

Bonjour Pitchoune,

À mon avis, il y a un ensemble de facteurs qui font que l'être réagit de telle ou telle manière. Encore une fois chaque histoire est unique.

La "maladie" ou la "particularité" ou "la guérison" peut être déclenchée par des facteurs environnementaux, physiques, psychiques, sociaux....S'agit-il d'une maturité neurologique tardive ? D'une déblocage émotionnel ? D'une mise en situation favorisant l'éclosion du langage, de l'autonomie, de la relation à l'autre...ou au contraire d'une psychose, d'une dépression ?

On dit souvent de l'enfant autiste qu'il est "dans son monde" C'est selon nos critères de non-autistes. Personnellement, j'ai observé, au contraire, qu'ils avaient de la difficulté à différencier le moi et le non-moi et qu'ils étaient donc en très forte interaction avec "le monde", à leur manière.

Un enfant autiste, capable de reproduire par le dessin de manière très précise un édifice comme le musée du Louvre, après l'avoir observé deux heures, est nécessairement en lien avec "le monde" qui l'entoure. Les adolescents asperger et autistes, souffrant de leur différences à un point tel parfois qu'ils veulent s'enlever la vie, sont nécessairement en lien avec le monde qui les entourent.

Et si c'était nous qui avions de la difficulté à sortir de "notre monde" pour explorer le leur ?

Effectivement, les diagnostics permettent l'accès aux services.

Quand on ne sait plus cuisiner, on peut toujours aller dans la forêt manger des petits fruits, des racines et chasser le cerf. On se fait un feu et on fait griller la viande sur un bâton. On teste les herbes pour se faire des tisanes. Avec la peau, on se fait des vêtements pour l'hiver. C'est fréquent chez nous ce genre d'activité. C'est le monde de la survie et diagnostic ou pas, le feu réchauffe, permet de cuire la viande et éclaire la nuit...Apporte des petites brindilles chez ton analyste et un petit morceau de viande à griller ! Faut partager la science, non ?

Au plaisir, Zoé

Pourquoi ne pas demander au patient ce qu'il souhaite ou non ? Selon ma petite expérience, les demandes les plus justes viennent du patient qui est parfois patient au point de ne pas faire de demande justement...

Un jour j'ai "demandé" à mon psy une date de "clotûre" ( fin d'analyse ) Il a ouvert son agenda et m'a proposé le 18 octobre à 17h. Nous avons bien rit. Une autre fois, je lui ai demandé de me guérir. Il m'a assuré qu'il avait commandé une baguette magique. Alors tout baigne ! Demandez et vous recevrez disait l'autre ! Pourquoi ne pas demander un diagnostic ? Pourquoi pas après tout ? On sait jamais, ça peut être utile. Il n'y a pas de mauvaises questions mais plusieurs mauvaises réponses. Ça fait partie du jeu de démèler tout ça jusqu'à ce qu'on découvre l'essentiel !

A mon premier analyste'(neuro psychiatre de l'Institut) auquel je demandais combien de temps pouvait durer cette analyse, je m'entendis répondre "tout dépendra de l'aide que vous m'apporterez, consciente et inconsciente..."
Et il ajouta "en tant que psychiatre , pour moi vous êtes normal vos problémes viennent de votre enfance..."
Tout cela s'avéra parfaitement fondé!

Bises

Sigmund

Le diagnostic met un mot... qui peut être faux! sur un questionnement.
Le traitement issu de ce diagnostic peut n'avoir pas plus de valeur que de mettre un emplâtre sur une jambe de bois .
Pour les maladies familiales, névroses ou psychoses, aucun n'est atteint de la même façon, tu sais...De même que pour les lésions organiques.
Je crois qu'on ne ressemble à personne et qu'on ne peut pas profiter de l'expérience des autres, seulement de la nôtre.
C'est à nous de faire que notre vie soit intéressante ou pas, vécue dans une recherche patiente ou dans la légèreté. Quels que soient notre choix, dramatisation ou banalisation de petits ou de gros problèmes, ou les deux successivement comme j'ai souvent rencontré chez la même personne, en tout cas vive l'indépendance de pensée. Ma théorie est de ne pas me fier aux autres pour me dire ce que j'ai. Peut-être que je n'ai rien d'ailleurs!