Au revoir l’abbé.
Aujourd’hui vous nous avez quittés, vous si indépendant et un peu frondeur, vous qui avez refusé l’injustice, vous dont l’humanisme et le charisme vous avait réservé la première place dans le coeur des Français
Première place ravie par un footballeur… signe des temps !
Primauté du jeu et du fric sur la spiritualité, joyeuse époque !
Etonnant que l’on ne vous aie pas qualifié de St Vincent de Paul Moderne.
Quand même 70 ans au service de Dieu et des hommes forcent le respect.
Mais c’est ce pauvre monde politique qui nous fait pitié, tous ces gens qui vous ont tant aidé.
Fabius qui veut vous voir au Panthéon et Giscard qui souhaite une journée de deuil national, n’est ce point touchant ? Et le tâteur de culs de vaches de l’Elysée qui clame « la France touchée au cœur… »
Hypocrisie quand tu nous tiens…
Ce sont les mêmes qui aimaient s’afficher à vos côtés et qui, 5 mn après votre départ, allaient gaver les promoteurs de tous poils pour remplir les caisses du parti…
Homme de dieu, c’est le combat sur le terrain, plutôt que le retrait dans un monastère qui vous semblait le plus efficace dans l’accomplissement de votre sacerdoce, loin des ors pontificaux et du décorum qui leur sied si bien et que vous ne goûtiez point.
Rassurons nous ’ils auront vite fait de vous récupérer, pardon de vous sanctifier, malgré votre anti clericanisme.
Et de toute votre âme, luttant puis délaissant l’œuvre de chair, (comme l’on dit chez vous) dans une sublimation éperdue (ce qu’ânonneront les psys de toute obédience) vous n’avez cessé de servir les plus déshérités.
Merci de nous avoir fait don de votre lumière intérieure, cette lumière qui s’est révélée dans votre jeunesse à Assise, domaine de l’emblématique St François et ne vous a jamais quitté
Et, modestement, d'avoir essayé de nous apprendre à aimer.
Nul doute que vous baigniez maintenant et pour l’éternité dans la lumière, entouré de vos compagnons et de tant d’autres.
Car des hommes d’église comme vous le fûtes on en redemande..
Voila, cet hommage d’un mécréant ne restera qu’une modeste goutte d’eau dans l’océan des louanges vraies.
Alors, au revoir l’abbé.
Sigmund