mon mai 68...

A vous mes amis qui me faites l’honneur de me lire, je livre un peu de mon vécu.

Paradoxalement en 68, je travaillais dans une boite d’électronique le jour et étudiais au CNAM le soir et les week end ! J’habitais une chambre de bonne, dans le XVI ème, 7ème étage sans ascenseur, les commodités sur le palier (j’aime ce terme !). Fallait pas oublier le sel ! En dessous des toits, 50° l’été et -10 l’hiver ! (Ne pleurez pas, je suis encore là !)
A cette époque on était encore payé en liquide et les fins de mois étaient problématiques, alors j’allais taper mes potes, aussi fauchés que moi. Et réciproquement ! Il faut dire que mon loyer et mon analyse représentaient les 3/4 de mon salaire !
C’est plus souvent que je dînais d’un « sec beurre, avec un demi sans faux col et un café à suivre… »
J’étais épais comme un casse croûte de chômeur et pour maigrir plus, il aurait fallu que je perde un os comme dira Coluche. (Je me rattraperai plus tard !)
Pour rien au monde, je n’aurais manqué une séance avec Lacan que j’avais baptisé affectivement « Le Vieux » dans ma tête.
Malheureusement, plus de métro, ni de bus, ni de train. C’est à pédibus que je décidai ce jour là d’aller à ma séance, de l’autre côté de la Seine !
Seulement les CRS bloquaient tous les ponts autour de l’Assemblée Nationale, ce qui m’obligeait à faire un parcours pour le moins assez incongru ! Mais je connais Paris comme ma poche. Après avoir déjoué les charges des CRS contre les étudiants-casseurs qui s’affrontaient et laissaient sur la chaussée un tas d’objets hétéroclites (sacs à main, parapluies, bouteilles, pierres, drapeaux noirs et rouges, écharpes, chaussures…), j’arrivai chez Lacan.
Etrangement il n’y avait quasiment personne. La porte était entr’ouverte, je m’approchai. Il me vit et me dit d’entrer, en me désignant le fauteuil, moi qui étais toujours sur le divan. (Je continue à penser qu’une analyse en face à face n’est pas une psychanalyse digne de ce nom !)
Je suis en retard c’est le bordel partout.
Qu’en pensez vous me dit il « ben je pense que c’est une révolte contre l’autorité, la loi, le Père » il me parut soucieux préoccupé.
« Et puis cette violence que je déteste » ajoutais-je, « le meurtre du Père oui ! ».
Il me fixa et je pensais « où est t’il le Lacan des séminaires, adulé, admiré, fascinant ? ».
Je le sentais très près de moi, quelque chose d’ineffable, de très fort, une communion, infiniment humain !
Puis il se leva, me raccompagna vers la porte et me dit « vous savez, souvent c’est le père qui tue le fils ! »
Si Lacan était un penseur de génie, il était aussi un grand clinicien dont l’écoute était exceptionnelle.
Il venait de ressouder quelque chose en moi !
A la porte il me lança « faites attention à vous »
En sortant je manquai de me ramasser dans les escaliers !!!

Oh Sigmund!Tu ne nous en avais pas parlé du père qui tue le fils...Très in he wind en ce moment au niveau de l'actualité.

On raconte communément que c'est à la mère de faire père le père mais il y a des situations quasi impossibles et oui,le père finit par tuer le fils.

Bien amicalement,

Que pensait Lacan par rapport au fait que les pères tuent les fils et par rapport aux fils qui tuent les pères?
As-tu pu le comprendre clairement?

Voulait -il dire que les fils étudiants désiraient tuer les pères et que les pères, les CRS, défendant une société, en venaient à tuer les fils? Trouvait-il cela bien?
Quel est le moindre mal?
(Moi je trouve que c'est mieux que ce soient les fils qui tuent les pères, dans certaines circonstances... c'est plus dans le sens d'un progrès attendu, non?)
Qu'encourageait -il comme attitude?
Aucune révolte? le dialogue?
Est-ce possible de dialoguer en démocratie quand les élus s'éloignent de la base ? Je dis cela mais je n'aime pas la politique, je n'y comprends pas grand chose, j'en suis très éloignée moi aussi.
Mathilde

Il y a un changement de société et une impuissance face aux débordements;tant que le sujet de la loi n'interrogera pas les principaux protagonistes sur leur propre désir qu'ils ignorent eux-mêmes,tout ira de mal en pis.
Tant que l'on fera des économies de bout de chandelle dans l'éducation nationale,on ne resorbera pas le malaise.

Sigmund

Si ce n'est pas indiscret, qu'est ce qui c'est ressoudé ce jour là, chez toi, pour que tu te ramasses dans l'escalier ?
Je suppose que Lacan s'adressait bien à toi, que ce n'était pas une reflexion au hasard par rapport aux évènements extérieur mais plus une réponse à ce que tu venais de lui dire.

Ah oui, faut que je prévienne , sans doute un effet secondaire de thérapie, des fois je me prends pour une psy mais ça passe( enfin, j'espère)

Gouachita

PS : Ton histoire m'afait pensé à un autre ramassage dans l'escalier, enfin en bas, je vais l'écrire à part.

Bonsoir Mathilde et Soleille

Mathilde,
Lacan ne donnait que rarement des conseils, voire une direction. Il était insaisissable et aérien et parfois il fallait du temps pour comprendre ce qu’il avait bien voulu « signifier » ! Il n’était pas un moraliste, mais cherchait à comprendre, sans juger ce qui faisait sens ou non sens autour de lui !
Ce que j’en ai compris, c’est qu’il m’avait appelé à réfléchir plus et avec une autre façon de voir la réalité. Et plus précisément, dans ce cas-là, à envisager le complexe d’Œdipe, à l’envers, en quelque sorte !

Soleille,
En principe, c’est la mère qui donne ses lettres de respectabilité au « Père » ou qui le châtre…ha… les femmes à pénis ! Et les dégâts derrière (les Amazones et autre virago !)
Faut entendre ça sur le divan !!
Le Père tue le fils, dénommé jadis le complexe de Caïn… et qui n’est qu’un miroir !
Lacan avait jeté dans les eaux dormantes de mes certitudes de bon Freudien un pavé dans ma mare ! Ce bon vieux complexe d’Oedipe bien reposant et son corollaire le complexe de castration n’était qu’un petit aspect de la réalité ?
En tout cas, pas toute la réalité ! Il m’avait invité à dépoussiérer ma vision figée et à aller voir autre part …
Ha ! Le père ne tue pas le fils ?
Alors expliquez moi, pourquoi les « Marie Louise » de 17 ans de la grande Armée qui à marches forcées se dirigeaient sur tous les théâtres de batailles d’Europe des guerres napoléoniennes, ce grand tueur, (euh pardon ce grand conquérant,) en passant par la boucherie de 14/18 où périrent la fine fleur de la jeunesse dans des conditions atroces, jusqu’en 39/45 où mes Père et beau-Père laissèrent leurs plus belles années et leurs illusions, sans oublier les Hitlers’ Jugend, l’Indochine, l’Algérie ! et aussi ces gi’s qui pour fuir le chômage vont mourir dans une guerre de capitalistes pétroleux ! et tant d’autres
Qui tue vraiment qui ?


Sigmund

Sur les stelles: "A nos fils morts pour la patrie"...

bonjour Sigmund


Amitiés
Marielaine

J'ai beaucoup pensé à cette phrase de Lacan cette nuit, car j'ai des insomnies en ce moment...

J'ai pensé à Alice Miller et à la lutte pour l'individuation décrite par Jung. Et aussi au Cid, car j'ai emmené ma fille le voir l'autre jour ; une belle histoire où les pères sacrifient leurs enfants pour des luttes de pouvoir meurtrières et d'un autre âge...

Mais les femmes à pénis je n'y crois pas du tout, je suis plus intéréssée par une autre vision de l'humanité où chacun doit trouver ou retrouver son "pouvoir personnel" ou sa force intime. Lorsque les femmes se sentent obligées d'imiter les hommes, elles le font parce qu'elles y sont obligées et elles se trompent pour la plupart ; c'est une solution de facilité. Ce qui est très étrange en ce moment c'est qu'il est de bon ton de dire que la société est féminisée, invivable pour les hommes. Je n'arrive pas à comprendre ça ; un homme peut-il réellement revendiquer le temps où tous allaient à la guerre, où le père n'était qu'un père fouettard censé châtier et gronder, où il était considéré comme une faiblesse d'avoir des émotions, où les relations dans le couple étaient inégalitaires ???

Parfois je me dis qu'on devrait en revenir à des sociétés non mixtes, où hommes et femmes ne partageraient que le lit, selon leur bon vouloir, comme dans certaines ethnies chinoises.

Mais non pas "a nos fils....." Soleille"

Plutôt

A nos chers administrateurs de multinationales,pompes à fric, à tous nos politicards de merde et tous les décideurs à la cons, la France reconnaissante de vous savoir morts dans vos lit!

Et une citation:

La vérité ne triomphe jamais mais les imbéciles finissent par mourir!

amitiés

Sigmund

Ouais...

Seule la révolution triomphe car elle est la voix des opprimés.

" "

Bonjour Sigmund, Colibri, soleille

Ben oui, on te comprend Colibri, pour les insomnies…avec les injustices collectives, l’inconscient en récolte des brides…qui nous perturbes, à des degrés plus ou moins !!

Les ‘’ femmes à pénis ‘’ hum… moi qui a une imagination fertile, et parfois débordante, j’imagine !!sa ma fait pensé ,sur l’instant ,aux statuts des Romains ,dans un musée,à Lyon ,ou les hommes avaient un tout petit pénis , ou  (et c’est là ou mon imaginaire …)je pourrais le comparer au clitoris ,un tantinet plus allongé que la normal …_pardon pour l’image_ ??(Rire)…

Mais j’ai bien compris ce que tu voulais dire Sig –castratrice- hélas oui cela existe encore …des mères avec leurs fils, ou époux…, ou amants !!


« « Lorsque les femmes se sentent obligées d'imiter les hommes, elles le font parce qu'elles y sont obligées et elles se trompent » »Réponse :
Imiter les hommes ??Pourquoi imiter ?certaines ont vraiment des capacités !!
Mais il est vrai qu’ils y en à très, très peu de vrai femmes avec des couilles… (Dans le dico : c’est sac de cuir)…
Mais c’est vrai Colibri, que beaucoup se la pette… (Comme dirait Sig) et ne sont pas à la hauteur.

Il y à 20ans en arrière, il y avait très peu de femmes, avec des (  ), mais celles qui : elles étaient des vraies femmes qui en avaient…

Aujourd’hui, celle qui sont dans le paraître, ta peut-être raison Colibri, sont des ‘’ imitations’’, et que probablement elles se trompent… !!??

Je pense qu’une vrai femme, pour qu’elle soit avec des coillesssssss,il lui faut avoir eue un parcourt assez exceptionnel de différence ,pour que cela soit ,,et beaucoup de sacrifices …
Qu’elle ait eue des enfants, est que ses enfants soient d’age largement de s’assumer, bref une femme qui aurait au minimum 50ans !!Et qui à vécue comme le peuple, travaillé un peu aussi, dans sa diversité, pour bien connaître les problèmes de la sociétés …qui aime les gens comme il sont, dans ce qu’ils sont !!
Une société se construits avec tous, et même avec des cons… cons … (…) !!
*
Dis donc Colibri, coquine, que le lit ?selon le bon vouloir ??Crois tu que ce serrait mieux ??(Sourire)

Soleille, c’est la : lu tte fi nale …finalement ta raison, il va falloir en venir là !!... ?
Bisous, a@+tous...
Marielaine

A Gouachita

Il disait "gardez vous de comprendre"

Et il connaissait ma problématique (absence du Pére) et mon obsession-blocage au complexe d'Oedipe...
68 n'etait qu'un pet sur une nappe cirée orchestré par une bande de nullards et moi j'y cherchais l'autorité bafouée (le Pére)
Mais ou était t 'elle l'autorité?
Comme un électron change d'orbite, il avait ouvert mon cogito!
Il avait vu juste, en sentant mon inconscient que j'ètais à côté de mes pompes..
C'est la tête en l'air un peu "sonné" que j'ai descendu l'escalier, mais comme disait Coluche "la meilleure longueur pour les jambes c'est quand les pieds touchent par terre.."
La loi de la gravitation me l'a rappelé
Ca s'appelle une prise de conscience.

Sigmund

Ne jamais oublier que l'idée d'envie du pénis à été créé par un homme qui ne comprenait pas le fonctionnement de la jouissance féminine, ce qu'il a même revendiqué à la fin de sa vie.

Mais oui, Marielaine, moi qui suis née après 1968, je trouve souvent pénible la mixité, bien qu'ayant été élevée dans ces principes ; parce que les règles du jeu changent tout le temps. Par exemple ma soeur a géré un centre équestre, et son subordonné refusait de travailler pour elle parce qu'elle n'avait pas le bon sexe... Par exemple ma mère qui a occupé des responsabilités politiques m'a toujours expliqué que pour faire passer une idée en tant que femme il fallait s'apprêter et se maquiller et battre des cils... Et pourtant sur le papier, tout va très bien, les hommes et les femmes naissent libres et égaux en droits etc etc...

Mais on est loin de l'infanticide, là, ou peut-être pas après tout...

Attends un peu si la femme veut prendre le pouvoir en 07 ,il y aura une vaste machination avant!

Je suis de ton avis, Soleille - la loi salique est très ancienne en France...

D'un autre côté j'ai eu un très bon père, intellligent, drôle, tolérant, un self made man à succès, même s'il a quelques défauts... et je trouve le père de mes enfants plutôt bon dans son rôle de père... donc je ne vois peut-être pas le problème sur le nom du père et tout ça ?

D'ailleurs j'aime les hommes et j'apprécie leur compagnie... je me sens donc d'autant plus démunie quand on me considère brusquement comme un sexe sur pattes

Bises

Et les hommes ils aiment quoi eux? un sexe sans patte!
Tout est sexuel et sexué Chére L'oiseau!

Bises


Sigmund!

bonsoir Sigmun,

Tout est sexuel et sexué

Et les asexué es??

amitié..

euh... ne t'inquiète pas Sigmund, je dis vraiment n'importe quoi en ce moment

Bises

En tous les cas,Sigmund,tu as du z'aile!Et 2 pattes j'espère!

Cuit cuit cuit !!!!

Sigmund
Tu connais le musée de l’insolite, à Livron, dans la drome ??
Là, le maître des lieux, ayant fait le tour du monde, en ramenant tous les objets insolites, et cartes postale de phénomènes …
Entre autre, une femme à trois seins, un(e) autre sexe, deux en un, etc.…
Exceptionnel ce musée, je ne sait pas si il existe toujours, mais j’y suis allée avec des amis, plusieurs fois !!

Amitié piedmain..
Marielaine

On est loin de Mai 68 la!

Dans ma bibliotheque j'ai environ 700 livres sur la parapsychologie (ma seconde passion!)
Cela fera l'objet d'un livre prochain!
Et la il y a du grain à moudre!

Amitiés

Sigmund

ça y est , je vois déjà Lacan me dire " Ma petite, garde toi de comprendre et souviens toi de la loi de la gravitation, c'est l'essentiel"

Ouf ! Ce n'est que sa photo, choisie comme avatar par Sigmund.

ALors ici aussi il faut la bise ?
Elle y est pas en smiley! je proteste!

Bonne nuit. Gouachita

Bonjour Gouachita

Ben c'etait tout à fait ce qu'il aurait pu te dire , lui qui jonglait avec les métaphores,métonymies et autre synecdoques...
Pour la bise la je joue mon Jocker!
Mais....?
Amitiés

Sigmund